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DOCTEUR, ILS SONT MALADES !


Le Docteur Nguépi ne s’installera pas à Bénévent !

Ce jeune camerounais avait pourtant fait le choix de la Creuse dès 2015 et les rencontres que nous avions eues avaient été chaleureuses. Son épouse et lui avaient fait leurs études de médecine en Italie et disposaient d’un diplôme de ce pays. Lui seul envisageait la médecine libérale, elle privilégiait le secteur hospitalier. Mais l’affaire ne put se conclure : n’étant pas européen, le Dr Nguépi devait justifier de 3 années de pratique, il n’en avait que la moitié !

On l’avait pourtant fait venir tout exprès de Turin pour l’entendre au Conseil de l’Ordre des Médecins, pour s’assurer qu’il parlait bien sa langue maternelle !

On nous dit qu’il n’y avait pas de dérogation possible à la règle des 3 années ; nous fûmes déçus, lui et nous.

Nous ne voulions pas de rupture dans l’activité qu’assurait alors le Dr Hoclet et fûmes contraints à travailler une autre piste, laquelle conduisit à l’installation du Dr Baltesiu, disparu en janvier dernier, parti « à la cloche de bois » ou peu s’en faut, laissant ici le souvenir que vous connaissez !

Le contact n’avait jamais été coupé avec le Dr Nguépi, qui pouvait alors faire état de ses 3 années de pratique au mois de juin. Il lui suffisait de compléter son dossier par les justificatifs nécessaires, ce qui fut fait. Tout était en place pour l’automne, cabinet et logement disponibles, que la commune avait acquis au prix de 130 000 euros.

Il ne manquait que l’accord de Paris, du Conseil National de l’Ordre des Médecins, car rien ne se fait en France sans l’aval de Paris !

Nouvelle déception : les 3 années sont bien là, les justificatifs le confirment, mais il faut un document qui atteste qu’elles équivalent à la neuvième année d’études obligatoire en France, celle de « spécialiste en médecine générale », cette fameuse année créée il y a peu et qui allonge la durée de formation, comme si nous étions en période d’euphorie !

Ce ne serait qu’une formalité, une de plus, si ce document n’était pas demandé au pays d’origine, au Ministère de la Santé italien pour le cas du Dr Nguépi ! Et que fait le Ministère de la Santé italien ? Evidemment, il ne délivre pas cette attestation, trop préoccupé à garder chez lui les médecins qui s’y sont formés !

C’est la loi, nous dit-on, et nous nous y conformons. La loi dont on ne nous a jamais fait état jusqu’à ce qu’elle se manifeste à notre détriment, à celui de la famille Nguépi, à celui des habitants de ce territoire, après que nous ayons passé beaucoup de temps et d’énergie à vouloir décrocher la lune.

Docteur, la France est malade, malade de marcher sur la tête ! Pensez-vous qu’elle peut guérir ?

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